Lorsque Nantenin Keita et Alexis Hanqinquant, porte drapeaux de Paris 2024, les deux derniers porteurs de la flamme paralympique se sont présentés main dans la main vers l'immense vasque, la surprise fut totale pour découvrir au bout de ce chemin d'espoir Charles-Antoine Kouakou, le champion paralympique en titre représentant le sport adapté, accompagné de Elodie Lorandi, la nageuse aux 7 médailles récoltés aux Jeux, Fabien Lamirault fort de 4 titres paralympiques au tennis de table. Ce nouveau club des 5 de l'ère moderne ont eu l'immense privilège devant la terre entière d'enflammer la vasque avant le que le ballon, l'une des attractions de ces Jeux olympiques et paralympiques ne s'élève dans le ciel parisien.
(Un moment unique dans une vie. DR)
Quel honneur pour Charles-Antoine, le sociétaire de Antony 92 de se retrouver en si bonne compagnie en retrouvant sa camarade de club Nantenin Keita, championne olympique à Rio du 400 m et quadruple médaillée paralympique.
Un symbole très fort pour le sport adapté associé à cette réunion de sportifs de haut niveau désignés pour cet acte qui a ému la France entière et bien au-delà après une cérémonie grandiose où l'inclusion a été au cœur du spectacle. CAK se souviendra toute sa vie de cette nomination marquante pour le jardinier de l'ESAT de Drancy promu au rôle d'ambassadeur. La flamme risque de briller fort longtemps dans les yeux de cet athlète attachant.
Le staff français de la FFSA et l'entraîneur Vincent Clarico ont choisi une mise au vert dans le Bois de Vincennes pour le champion qui a terminé sa préparation à l'INSEP. Un cadre idéal dans un environnement serein pour parfaire une condition physique à ce jour optimale. L'entraîneur a choisi le calme, loin de l'agitation, certes sympathique du village paralympique. Loin des sollicitations diverses et variées, du bruit, d'environnement perturbateur dans la dernière ligne droite, CAK a bénéficié des conditions optimum à l'INSEP près de sa petite équipe qui lui a assuré une attention particulière et sereine pour préparer cet événement planétaire.
(L'entraînement physique et pscychologique a été fait)
T
out a été réglé comme sur du papier à musique avec les dernières séances en forêt, la révision des acquis et surtout la montée en puissance face à l'événement. Vincent Clarico qui a connu en tant qu'athlète les JO sur le 110 m haies est un régulateur parfait pour doser cette approche très fine après avoir fait le travail qu'il fallait avant. Place à la récupération, à l'entretien, au maintien de ce pic de forme atteint qu'il faut conserver précieusement.
Le coach a juste fait une concession pour cette cérémonie qui a bouleversé un peu l'ordre méthodique basé sur l'équilibre du sommeil et la récupération. Mais comment passer à côté de cette fabuleuse invitation qui a rempli d'espoir tout le sport adapté mais aussi CAK, un show man qui a profité au maximum de cette bouffée d'oxygène pour le mettre sur le devant des projecteurs. Et là, fini les petits spots, du micro qui grésille et le journaliste un peu perdu dans son interview. Place à la mondialisation et la mise en lumière par cette cérémonie émouvante et ressourçante pour cet athlète qui a puisé dans des forces positives. Et puis, de mercredi à sa finale de mardi, il y aura du temps pour se reposer, se régénérer en puisant dans cette cérémonie les forces nécessaires pour affronter ses adversaires redoutables.
La date de mardi 3 septembre est cochée depuis longtemps dans l'agenda de CAK et son équipe. A 20h36, une nouvelle page va s'ouvrir pour le coureur d'Antony 92. Autant à Tokyo, il était considéré comme un athlète ordinaire et qui a fini par franchir le cap pour aller chercher la gloire et la notoriété, autant trois ans plus tard il partira avec un autre statut, celui de champion paralympique en titre qui veut défendre son bien. Pour CAK c'est clair depuis pas mal de temps :" Je suis chez moi à Paris devant mon public. J'y vais pour la médaille d'or". Maintenant, la réalité est tout autre.
( CAK va tout donner sur la piste de Saint-Denis)
La concurrence est là et bien là. Il y a du solide, du level comme disent les jeunes. La danger peut venir de partout. Ils sont cinq qui peuvent prétendre au titre ou au podium. CAK avait explosé son temps le jour de la finale en étant au rendez-vous à Tokyo. Près d'une seconde gagnée avec un 47"63 qui lui a assuré le titre sans aucune contestation. L'effet de surprise ? Une course ô combien intelligente ? Une tactique payante par Vincent Clarico ? Tout a été réuni pour aller chercher l'or.
Physiquement, CAK est fin prêt. Il connaît les enjeux. Prêt à partir au combat, à s'arracher tripes et boyaux sur ce 400 m où il faudra descendre sous les 47 secondes sinon plus.
Rien n'est fait et tout reste à faire. Son titre paralympique est un acquis mais tout sera remis à plat au Stade de France. Le sport est ainsi fait, un total recommencement vers la quête du Graal.
Pascal Pioppi
Site dédié au sport adapté : https://www.marcbellitto.com/